Retour sur la deuxième édition du Transatlantic Business Club

novembre 6, 2020

Transatlantic Business Club 2020

Mercredi 7 octobre, à un mois de l’élection présidentielle américaine et dans un contexte de crise sanitaire et économique d’une ampleur sans précédent, l’AmCham France a eu le plaisir d’organiser la deuxième édition du Transatlantic Business Club.

[Communiqué de presse]

[Press release]

 

Lancé en 2019, cet événement, organisé par l’AmCham France et Business France en partenariat avec l’Ambassade des Etats-Unis en France rassemble chaque année la communauté des affaires franco-américaine afin de discuter des grandes tendances et des relations économiques entre les Etats-Unis et la France.

À l’occasion de cette nouvelle édition, l’AmCham a dû s’adapter aux contraintes sanitaires en organisant une conférence entièrement dématérialisée. Cette rencontre digitale, qui a rassemblé plus de 150 participants, a mis l’accent sur les impacts de la crise sanitaire sur les investissements croisés entre la France et les États-Unis. Cet échange a également été l’occasion d’aborder les opportunités qui se profilent pour transformer nos entreprises, s’adapter aux nouvelles réalités et permettre à nos économies de rebondir.

En effet, et sans grande surprise, la crise de la Covid-19 et ses conséquences économiques seront les premiers déterminants des choix d’investissements croisés entre nos deux pays en 2020 et 2021. C’est ce qu’ont affirmé 82% des représentants du monde des affaires franco-américain sondés lors de l’événement, plaçant l’impact des élections présidentielles américaines (13%) et du Brexit (5%) loin derrière.

 

LES GRANDS DEFIS DE LA RELATION ECONOMIQUE TRANSATLANTIQUE

En ouverture, Madame Jamie D. McCourt, Ambassadeur des États-Unis en France, a mis l’accent sur les liens forts qui unissent nos deux pays, comparant les Etats Unis à une « start-up qui ne serait jamais devenue ce qu’elle est aujourd’hui si la France n’avait pas cru en elle au départ », rappelant au passage l’importance de l’innovation dans la relation entre nos deux pays.

 L’ambassadeur de France aux Etats-Unis, Monsieur Philippe Etienne a rappelé que la relation économique entre nos deux pays était mutuellement bénéfique et a insisté sur le rôle essentiel que jouent les entreprises françaises Outre-Atlantique : au nombre de 4 800, elles y emploient en effet 735 000 personnes.

A l’inverse, « les Etats-Unis sont le 1er pays étranger porteur de projets d’investissement créateurs d’emploi en France, avec environ 4 500 entreprises américaines présentes qui emploient près de 420 000 personnes, » a souligné Marie-Cécile Tardieu, Directrice générale déléguée Invest de Business France. 

Face à cette pandémie qui a bouleversé l’économie, « qu’elles soient françaises ou américaines, nos entreprises doivent pouvoir s’appuyer sur une économie puissante et dynamique en France […] pour bâtir ensemble le chemin d’une croissance durable et responsable, tout en renforçant la relation économique entre nos deux pays, » a déclaré pour sa part Bijan Eghbal, Président de l’AmCham France, avant de présenter les trois propositions de l’AmCham pour la relance de l’économie.

Le constat est clair : reposant sur des bases profondes et solides et forts d’un dynamisme inédit ces dernières années, les investissements croisés entre la France et les Etats-Unis seront des leviers essentiels à la reprise de nos économies. A cet égard, les mesures de soutien et de relance de nos gouvernements doivent continuer à accompagner les entreprises vers ce rebond.

 

IMPACT DE LA CRISE SANITAIRE SUR L’ECOSYSTEME DES AFFAIRES FRANCO-AMERICAIN : ENTRE ENJEUX ET OPPORTUNITES

S’en est suivie une table ronde d’experts réunissant Bernd Ewers, Vice-Président, France et Europe du Sud chez Collins Aerospace, Pierre-Claude Fumoleau, Président d’AbbVie France, Guirec Grand-Clement, Vice-Président Directeur des Opérations chez Enterprise Holdings et Jérôme Ovion, Vice-Président des réseaux routiers de l’Europe du Sud chez FedEx Express.

Leurs interventions ont porté, dans un premier temps, sur l’impact de la crise sanitaire sur l’écosystème des affaires franco-américaines, puis dans un second temps sur les solutions et projets prévus pour une reprise économique.

La crise a touché de plein fouet certains secteurs, comme l’aéronautique. Le trafic aérien a chuté de 70% par rapport à l’année précédente, touchant également profondément la production liée à cette industrie mondiale. Bernd Ewers (Collins Aerospace), tourné vers l’avenir, a toutefois insisté sur l’importance pour ces secteurs de préparer l’après-crise dès aujourd’hui, à travers l’innovation et la R&D.

Le secteur de la location d’automobiles en a été un autre très affecté par la crise. Enterprise Holdings a su toutefois faire preuve d’adaptation et a joué un rôle clé pour faire face à l’urgence sanitaire : durant le confinement, les véhicules habituellement loués par les vacanciers ont été mis à disposition du personnel de santé, nous a expliqué Guirec Grand-Clement.

Si la crise sanitaire a sévèrement affecté une partie de l’activité de nombreuses entreprises, Internet a joué, pour d’autres, un rôle important d’amortisseur économique. Selon FedEx Express, la pandémie de la COVID-19 a nettement alimenté une forte croissance du commerce électronique. La crise sanitaire a notamment été l’occasion pour certains e-commercants d’accélérer le déploiement d’offres digitales. Jérôme Ovion ajoute : « on estime que 96% de notre croissance domestique sur le marché américain sera liée du e-commerce dans les trois prochaines années ».

La pandémie a révélé le rôle critique de l’industrie pharmaceutique, laquelle a été en première ligne lors de la première vague de l’épidémie. D’une part pour approvisionner les services hospitaliers en traitements, dont certains ont vu leur demande décupler, d’autre part en matière de R&D, avec de nombreuses coopérations public-privé visant à développer un traitement ou un vaccin, comme nous l’a souligné Pierre-Claude Fumoleau, président d’AbbVie France.

 

UN MONDE DU TRAVAIL EN PLEINE MUTATION

Enfin cette crise a permis de trouver des solutions innovantes et de repenser l’entreprise en termes de diversité et d’inclusion notamment afin de penser le futur du travail et de se préparer à accueillir la prochaine génération de diplômés.

Cyril Garcia, CEO chez Capgemini Invent, nous a d’ailleurs rappelé que le futur du travail est de plus en plus lié aux enjeux de société. Suite à cette crise sans précédent, il est essentiel de revoir le « monde d’après » et d’adapter nos entreprises et nos modes de travail aux mutations de notre époque.

 

L’ATTRACTIVITE DE LA FRANCE : UN LEVIER ESSENTIEL DE LA RELANCE

Franck Riester, Ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, nous a fait l’honneur de sa présence pour clôturer l’événement.

Le Ministre a rappelé que le gouvernement était très attentif aux entreprises américaines installées en France. Dans la trajectoire du plan France Relance, le Ministre a affirmé que le gouvernement travaillerait à continuer d’améliorer l’attractivité de notre pays pour continuer à favoriser l’implantation de nouvelles filiales en France, notamment à travers des investissements dans la recherche et la formation, ou encore dans l’innovation et le numérique.

« La France est un pays ouvert aux échanges et aux investissements et maintient le cap de la compétitivité, de linnovation et dun environnement business » – Franck Riester, Ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité.