novembre 26, 2020
[Lisez notre livre blanc en Anglais / Read our white paper in English]
Mercredi 18 novembre, le groupe de travail de l’AmCham France sur l’innovation, en collaboration avec Fahrenheit 212 a dévoilé son nouveau livre blanc : « A la recherche des licornes européennes : Comment renforcer la place de l’Europe dans l’écosystème d’innovation ? »
À cette occasion, l’AmCham a eu le plaisir d’organiser un Webinar afin de présenter les recommandations de son groupe de travail autour du manque de licornes en Europe et des mesures à prendre pour permettre à la France et l’Europe de renforcer sa place dans l’écosystème d’innovation.
Pour cet échange nous étions ravis de recevoir Philippe Canonne, Partner, Valtus, Olivier Letessier, Group Vice President – Research & Development, Air Liquide, Bruno Martinaud, Entrepreneurship Academic Director Ecole polytechnique – Co-Director MSc X-HEC Entrepreneurs, Guillaume Sauvage de Saint Marc, Sr Director Engineering, Emerging Technologies & Incubation, Cisco, Chloe Tuot, Chief Operations Officer, RaiseLab.
Suite à ce débat, notre invité d’honneur, Philippe Englebert, Conseiller Entreprises, Attractivité et Export auprès du Président de la République, a clôturé l’événement en présentant les grands objectifs et les priorités du gouvernement pour hisser l’écosystème startup français au rang des leaders mondiaux.
Un écosystème en retard, mais au fort potentiel de croissance
Bijan Eghbal, Président de l’AmCham France, a ouvert la discussion en rappelant le constat à l’origine du groupe de travail de l’AmCham : « l’Europe est en retard par rapport à ses concurrents asiatiques et américains sur les questions d’innovation ». Dans le cadre de la relation transatlantique, l’AmCham France est convaincue des bénéfices mutuels d’un renforcement de l’écosystème européen de l’innovation. En effet, Bijan Eghbal l’a souligné : les écosystèmes d’innovation européen et américain sont profondément imbriqués : « chaque année, les entreprises américaines dépensent environ 31,3 milliards de dollars en R&D en Europe, et les entreprises européennes environ 43,8 milliards de dollars en R&D aux États-Unis.»
Nos panélistes ont mis l’accent sur les différents moyens à mettre en place pour renforcer l’écosystème d’innovation, afin que l’Europe devienne un leader de l’innovation. « L’un des enjeux pour l’Europe est de créer de nouvelles licornes, mais également de garder celles qu’elle a déjà et de les renforcer » a rappelé Guillaume Sauvage de Saint Marc. En effet, en 2020, l’Europe compte seulement 36 licornes contre 239 aux États-Unis et 119 en Chine.
Le Livre Blanc s’articule autour de 4 axes primordiaux, et s’adresse aux institutions européennes et aux entreprises.
Premièrement, il s’agit de cultiver les compétences et l’état d’esprit de la culture d’innovation. Bruno Martinaud a insisté sur l’importance de la mentalité qui anime les acteurs de l’innovation : « Pour être un innovateur, il faut développer un état d’esprit d’explorateur. » De même, Guillaume Sauvage de Saint Marc a présenté le « triptyque pour de l’innovation réussie : diversité, prise de risque, et vitesse. » Par ailleurs, l’innovation se doit aussi d’être au cœur des stratégies de l’entreprise : comme l’a indiqué Philippe Canonne, « l’innovation ce n’est pas la cerise sur le gâteau, c’est le gâteau ».
Deuxièmement, l’Europe doit surmonter le défi de la fragmentation du marché afin de favoriser un écosystème de l’innovation européen uni. Comme l’a rappelé Philippe Canonne, « en matière d’innovation, l’Europe n’a pas de gouvernance claire et centralisée », d’où l’importance de créer une Agence Européenne de l’Innovation, qui « défragmente » et qui permet de « passer à la dimension supérieure ».
Troisièmement, il faut renforcer les canaux de financement pour favoriser un écosystème de l’innovation véritablement concurrentiel. Chloé Tuot a présenté l’une des recommandations phares du groupe de travail en ce sens : « On propose d’élargir les mandats de la BEI, avec des investissements directs pour favoriser le passage à l’échelle au niveau des séries C et D. Cela est basé sur l’expérience très positive de Bpifrance. »
Enfin, pour parvenir à des innovations, disruptives, robustes et durables, la collaboration et la co-innovation entre startups et entreprises doivent devenir la nouvelle norme. Olivier Letessier a notamment partagé le principe qui doit animer les collaborations entre les grands groupes et les startups : « Quand on parle d’innovation collaborative, on ne met pas simplement nos ressources en commun : il faut arriver dans ces collaborations avec une idée très claire de ce qu’on compte en tirer, et s’assurer que les objectifs et les attentes soient très clairs. »
En France, un engagement clair des pouvoirs publics en faveur de l’innovation
Pour clôturer la discussion, Philippe Englebert a présenté les actions et objectifs du gouvernement français qui visent à créer un environnement favorable pour soutenir un écosystème d’innovation compétitif. Notamment, l’Elysée a fait savoir son vœu de « 25 licornes françaises en 2025, dont 5 d’entre-elles valorisées à plus de 5 milliards d’euros. » Ces ambitions semblent porter leurs fruits, car « les levées de fond ont été multipliées par 2 entre 2017 et 2019, et elles seront sans doute plus élevées en 2020 qu’en 2019. »
Philippe Englebert a par ailleurs rappelé que l’enjeu sous-jacent à la création de licornes françaises est la maîtrise des technologies : «. La France doit être un leader technologique pour rester parmi les puissances mondiales, et nous avons les capacités de le faire. »
Philippe Englebert a identifié les 3 axes de préoccupation de l’Elysée sur les enjeux de l’innovation :